jeudi 25 août 2016

Le Père est vraiment un père...

Homélie du 21e dimanche de TO, année C



Is 66, 18-21 ; ps 116 ; He 12, 5-7.11-13 ; Lc 13, 22-30
                             
I – Dieu est Père

Dans la lettre aux Hébreux que nous venons d’entendre, l’auteur nous rappelle que Dieu est père pour nous. Et comme tout bon père, il a souci de faire grandir ses enfants. C’est ainsi que Dieu peut permettre l’épreuve, afin qu’elle soit pour nous une école…
Afficher l'image d'origineQuand nous nous retournons vers Dieu en lui criant : Seigneur, je souffre, c’est ta faute, pourquoi ne fais-tu rien pour moi ! Nous sommes en fait un peu comme cet enfant de 5 ans qui monte sur un vélo sans roulette, tenu par son père… quand celui-ci le lâche, tout va bien, jusqu’au gadin… Et alors l’enfant : « tu m’as fait tomber ! ». On sait bien que ce n’est pas le cas… qu’au contraire, même. Mais ne fallait-il pas cela pour apprendre réellement à faire du vélo ?
L’auteur de la lettre aux hébreux nous cite là une parole d’Isaïe le Prophète. Dieu n’est pas un baby-sitter : son projet n’est pas de nous éviter toute difficulté ou tout problème : il se veut pour nous un éducateur, qui nous donne la capacité de vivre sans petite roue, avec la seule force de la Foi, en gardant les yeux fixés sur l’essentiel, en avançant vers la joie et le bonheur.
Ce n’est pas la souffrance en elle-même qui est bonne ou qui serait voulue par Dieu ; comme si la chute de vélo était voulue par le papa ! mais elle fait partie de notre condition de cycliste… et Dieu, –Père tendre qui veut nous élever à lui –, nous laisse la possibilité de vivre le témoignage de la foi, face aux épreuves de la vie, voire au persécutions ; Et nous savons combien ce mot peut résonner aujourd’hui.

II – Il veut faire de nous des Fils

Le Fils, c’est celui qui est héritier du père, celui qui partage pleinement le souci des affaires de son père. C’est l’image par excellence pour décrire le rapport entre le Père et le Christ Jésus. C’est l’image par excellence qui décrivait le rapport entre le peuple juif et son Dieu. La tentation du Fils est de croire qu’il le fils unique. Mais Dieu, s’il s’est choisi un peuple déterminé, va leur enseigner qu’il est en réalité un fils ainé, ayant mission de témoigner et de transmettre aux autres ce qu’il a reçu.
Ce petit reste, ces « rescapés » dont nous parle le prophète Isaïe dans la 1ere lecture, il garde l’espérance, il garde la confiance en Dieu malgré les épreuves, les exils, les solitudes, et il est chargé de louer le Seigneur Dieu au nom de tous les peuples, il est chargé de chanter la gloire de Dieu, au profit de tous les peuples… Chanter les merveilles de Dieu, afin que tous puissent entrer dans la joie du Père, voilà l’appel spécifique qu’a reçu Israël, voilà l’appel que nous avons reçu.
Il lui faut témoigner de l’action de Dieu en sa faveur, afin que tous puissent chanter et proclamer sa gloire. C’est le cœur de ce psaume 116, le plus court de tous les psaumes, et qui nous envoie en mission. « Louez Dieu… tous les étrangers… Louez Dieu, car il a fait pour nous des merveilles »

III – Dieu nous invite au festin des Noces

Ce que Jésus dit aux juifs de son temps, c’est que la porte du ciel est la même pour tous… mais elle n’est pas large… on ne peut y entrer si on a de l'embonpoint. Vous savez, cet embonpoint qui nous boursoufle : orgueil, vanités, égoïsme, quête du confort et de la facilité…
Évidemment, nous qui sommes catholiques pratiquants, qui allons à la messe chaque semaine, qui essayons de nous confesser régulièrement, qui prenons le temps de la prière chaque jour, qui respectons les commandements du Seigneur et les commandements de l’Église, nous aimerions bien que la porte s’élargisse un peu pour nous… ce serait moins fatiguant. Mais tout cela, ce n’est que le moyen d'atteindre ce qui est réellement essentiel, il ne faut pas se tromper : le but c’est le ciel, et donc de nous offrir tout entier à Dieu, comme des fils aimants…
En fait Jésus nous appelle encore à lâcher notre masque, et à unifier nos vies, à mettre en cohérence ce que nous croyons et ce que nous vivons.
Les sacrements sont le cadeau que Dieu nous fait, afin que nous puissions grandir dans cette unification. Par le baptême, il nous a comblé de sa vie, il a fait de nous des Christ, et nous sommes devenus capable de nous offrir tout entier à Dieu dans chaque messe. Comme le disait le cardinal Barbarin, il y a quelques jour à Lourdes : lorsque le prêtre dit : « ceci est mon corps livré pour vous », c’est bien le Christ qui se donne… mais le prêtre est invité chaque jour à actualiser le don de sa vie, tout comme la jeune femme enceinte qui dit à son petit : « ceci est mon corps donné pour toi », tout comme les époux qui se disent l’un à l’autre : « ceci est mon corps livré pour toi ».
Nous voici réunis en ce jour de fête pour proclamer les merveilles de Dieu : sans jamais se lasser, Dieu a comblé de grâce ceux qui ont eu confiance en lui. Était-ce facile ? Était-ce confortable ? Non mais c’est le chemin de l’amour, condition de notre joie. 40 ans sont passés, bien d’autres années passeront : confort et facilité, vous n’en aurez pas plus : mais vous serez invités chaque jour un peu plus à vous donner l’un à l’autre, à aimer, à travailler à la joie de tous ceux qui vous entourent !

Conclusion
Dans cette eucharistie, faisons offrande de nous-même, et quand nous entendrons la Parole "allez dans la paix du Christ", nous irons vivre, pour le monde, comme des Fils très aimés du Père

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